Rachid Taha, figure du rock des années 1980, est mort

Rachid Taha, figure du rock des années 1980, est mort

Après un hommage à Paris jeudi matin, Rachid Taha sera enterré à Alger, dans son pays natal, ce vendredi 14 septembre

Une triste nouvelle pour le monde de la musique, le chanteur franco-algérien Rachid Taha s’est éteint dans son sommeil, à l’âge de 59 ans, à son domicile des Lilas, près de Paris. Né à Oran en Algérie, il était arrivé en France à l'âge de dix ans. Passé par l'Alsace et Lyon pour finalement s'installer à Paris, l'artiste a toujours été engagé contre le racisme et était devenu, dans les années 1980, le porte parole de la seconde génération de la communauté française d'origine maghrébine.

Rachid Taha avait accédé au devant de la scène dans les années 1980 avec son groupe de rock Carte de séjour formé à Lyon. En 1986 il reprenait notamment Douce France de Charles Trenet en en faisant une ode à la jeunesse française métissée. Une reprise qui avait fait polémique mais qui fut la chanson des meetings de campagne de François Mitterand à la présidentielle de 1988. Le groupe avait même distribué des exemplaires vinyles de la chanson à l'Assemblée Nationale alors que 35 députés FN entraient au Parlement en 1986.



Quelques années après, en compagnie de Faudel et Khaled, il participe au spectacle 1, 2, 3 Soleil qui, à travers les plus grands tubes des trois artistes, met en scène la musique algérienne. Un succès phénoménal puisqu'ils rempliront la scène de Paris-Bercy en 1998 et qu'un album-live sera produit par Barclay.



Après la dissolution de son groupe à la fin des années 1980, Rachid Taha se lance dans une carrière solo. Son plus gros succès, une reprise de Ya Rayah, du compositeur algérien Dahmane El-Harrachi. Un classique de la musique algérienne qui parle des immigrés algériens qui rêvent de revenir au pays.



Et puis, Rachid Taha c'est aussi la célèbre reprise des Clash, Rock the Casbah. Mick Jones, l'un des membres du groupe britannique avait d'ailleurs avoué préférer cette version plutôt que l'originale, on vous laisse juge!



Rachid Taha, adepte du mélange des genres, entre rock, punk, raï et chaâbi, est toujours resté engagé pour l’intégration et la tolérance. Depuis sa mort les hommages pleuvent. L’ancien ministre Jack Lang a salué «l’esprit de cette France arc-en-ciel». Jamel Debouzze a, quant à lui, remercié un "frère" en expliquant, "avec sa musique, son cœur et ses textes, il a toujours cherché à nous éclairer et rassembler. Carte de Séjour ou Le Refoulé resteront à jamais".


Margaux Deygas

Copyright© 2024 RAJE. Tous droits réservés.