Episode 18

10 novembre 2019
La Danse des Bambous – Max Cilla (Martinique)
La « toutoun bambou », c’est la flûte traditionnelle de la campagne et de la montagne martiniquaise. Flûte traversière à 6 trous, on l’appelle aussi la flûte des Mornes. Les Mornes ça désigne un relief en bord de mer et c’était aussi le refuge des nègres-marrons, ceux qui se révoltant pour s’évader de l’asservissement esclavagiste, étaient poursuivis par les colons.
À la fin du 19ème on décide de se servir des cannes de bambou pour autre chose que comme ustensile agricole. Les anciens commencent alors à les couper, ils pratiquent des trous avec des fers chauds, et commence, de façon tout à fait intuitive, à les accorder et à en jouer.
Celui que l’on entend là, est considéré comme le pape de la toutoun bambou.


Pescadores a la Mar – Alfonso Puerta y Su Conjunto (Colombia)
Et voilà ! Encore un petit bijou que nous a concocté le label Soundway.
Le morceau est tiré d’une compilation de vielles cumbias colombiennes rééditées en 2011. L’album s’intitule « The original sound of Cumbia – The history of colombian cumbia & porro as told by the phonograph 1948-79 ».


Message pour Brother James – Eboa Lotin (Cameroun)
Il est connu pour être le précurseur du Makossa, le rythme typique au Cameroun.
La multiplication des lieux de détentes, dans les années 60, où on consommait de l'alcool local a offert aux musiciens locaux un cadre d'expression. Ce qui a fait le succès du Makossa à ses débuts, c'est sa capacité à absorber et à intégrer différents genres musicaux comme la rumba congolaise par exemple, très en vogue à l’époque au Cameroun. C’est Radio Léopoldville qui arrose le pays des rythmes congolais. Les guitaristes qui ont " voyagé " reviennent de Guinée Equatoriale et des deux Congo avec des notions de Rumba. Ils sont LA modernité camerounaise qui répond aux Kabasele de L'African Jazz et Franco du OK Jazz du Congo.


Rookoombey – Black Czar (Panama)
Encore un nom d’artiste bien vénère qu’on pourrait plutôt croire chanteur de black metal... Et qui en fait non, fait du calypso.
Black Czar vient du Panama, et ROOKOOMBEY c’est un titre des années 1950, qui a beaucoup été repris dans toutes les Caraïbes.


Le Chant de Malory – Docteur Nico, Tabu Ley Rochereau & l’African Fiesta (Congo)
Je l’aime vraiment beaucoup ce morceau, j’espère que vous aussi.
Suite à des querelles d’égo, le groupe Grand Kalle et l'African Jazz split, les artistes Tabu Ley Rochereau et Docteur Nico Kasanda créent l’African Fiesta. Puis La tension entre Tabu Ley et Dr. Nico conduit à une scission en 1965. Tabu Ley renommant le groupe African Fiesta National et Dr. Nico formant l’African Fiesta Sukisa .
Le Dr. Nico c’est un virtuose de la guitare et aussi un guitariste très influent, on raconte d’ailleurs que Jimi Hendrix lui rendit visite lors d’une tournée à Paris.


Rijst Met Kouseband – Max Woiski Jr. (Suriname)
De son vrai nom Max Rene Valentino Mackintosh. Ce n’est pas la première fois que l’on entend de la musique qui vient du Suriname sur Taxi Brousse, en revanche c’est la première fois qu’on l’entend chantée en néerlandais, et pour cause, puisque le Suriname est une ancienne colonie des Pays-Bas. Max était guitariste, et c’est d’ailleurs en dépannant son père, lui aussi musicien et chanteur, qu’il a commencé sa carrière professionnelle à Amsterdam.
Rijst met kouseband. « Rijst », le riz. « Met », avec. « Kouseband », la jarretière.
Le riz avec la jarretière, très beau morceau de calypso surinamais.


El Xuc Mix – Bossa (Salvador)
C’est de la musique folklo salvadorienne, et je dois dire qu’il y a quelques similitudes avec une autre musique jouée pas très loin de là, dans la Mer des Caraïbes, en Haïti : le meringue !


Les Jaloux Saboteurs – Hamed Gazonga & l’International Challal (Tchad)
Encore un nouveau pays que l’on accueille : Le Tchad !
La version originale de ce titre, c’est celle-ci ! Hamed Gazonga et l’International Challal, qu’il fonde lui-même, sont sans doute le groupe le plus connu du Tchad.
Et pour cause, lors des nombreuses tournées qu’il organisait à travers le pays, les différents spectateurs, souvent très pauvres, pouvaient payer avec ce qu’ils avaient : du sorgho, du riz, du poisson séché, des poulets, des haricots…
Et pendant que le groupe allait de village en village, deux camions faisaient des aller-retours avec la capitale N'Djaména, pour vendre au marché une partie des produits récupérés, l’autre était directement donnée aux familles des musiciens. L’argent ainsi récupéré permettait de payer les salaires et avec les profits réalisés, ils pouvaient répéter le reste de l’année et enregistrer de nouveaux titres.
Et c’est comme ça, que les tournées eurent beaucoup de succès.


Libreville – Hilarion Nguema & Orchestre Afro-Succes (Gabon)
Cha-Cha gabonais enregistré en 1965, 5 ans après l’indépendance du Gabon, l 17 août 1960.
Comme la grande majorité des colonies françaises d'Afrique subsaharienne, le Gabon accède donc à l'indépendance.
Indépendance contraire au souhait de son Premier ministre de l’époque, Léon Mba qui, quelques années auparavant en 58, demanda la transformation du Gabon en département d’outremer français. Demande rejetée par De Gaulle.
À l’indépendance Léon Mba devient le premier président du Gabon. Il sera soutenu par la France qui assurera, même militairement, son maintien au pouvoir et cela jusqu'à son décès en 1967 où il sera remplacé par son directeur de cabinet, le célèbre Albert-Bernard Bongo, appelé par la suite « Omar Bongo ».


Guajida – Jesus Acosta & The Professionals (Belize)
Rumba bélizienne des 70’s.
Guajida Guantanamera. Guajida, paysanne. Guantanamera, de guantanamo. Cette fois c’est beaucoup plus compréhensible.


La Negra Celina – Los Golden Boys & Miguel Velasaquez (Colombie)
Un groupe qui a eu une histoire extraordinaire, qui a connu des reconnaissances au 4 coins du monde grâce à... non je déconne !
Ça se passe à Medellin, c’est une bande de copains et de frères, et ils décident de créer un groupe.
Ceci dit, quelques-unes de leurs musiques rencontres pas mal de succès et deviennent des bandes originales de téléfilm ou de séries, notamment de Narcos avec le morceau « El Elevao ».


Kapingbdi – Kapingbdi (Libéria)
Encore un nouveau pays que l’on accueille cette semaine dans Taxi Brousse : le Libéria.
Un savant mélange de jazz, funk et de rythmes africains, c’est le seul groupe libérien des années 80 qui a connu un succès tel qu’il enchaîna les tournées en Europe et aux USA


Panier su la Tête, ni Chanté – Alain Péters (Île de la Réunion)
Tout doux ce Maloya.
Alain Péters n’a laissé qu’une vingtaine de chansons, mais elles ont changé à jamais la musique de l’île de La Réunion.
Chanteur et poète maudit mort à 43 ans. Génie torturé, alcoolique et autodestructeur, Alain Péters a magnifiquement transformé le maloya en poésie dans les années 70.
Danyel Waro, chantre du Maloya, lui rendra à de nombreuses reprises hommages lors de ses concerts.
A ce titre je vous conseille un très très bon podcast sur Arte Radio qui s’appelle « Alain Péters, le clochard céleste » de David Commeillas.

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